Si Tom Petit avait su qu'il devrait cet album à l'odeur du Jasmin entremêlé de Lilas, il serait resté chez lui ce jour là. Ce jour de février parisien.

 

Tout avait été préparé, répété, anticipé, millimétré. De l'ouverture de la boutique à la livraison au receleur. Pas de place au hasard. 9H43, la vendeuse entre dans la parfumerie, elle désactive le système d'alarme. Une voiture se gare devant la vitrine. Deux hommes armés en sortent, portant des sacs vides. Quatre longues minutes plus tard, ils réapparaissent, portant des sacs pleins. Ils ouvrent le coffre et balancent la marchandise, puis montent à l’arrière. La voiture quitte la place Vendôme. Au volant c'est Tom Petit, le bassiste chanteur des Softsixteens. Le démarrage a été brutal, ou les sacs ont été jetés trop violemment: une odeur. Très forte.

« Cent balles de moins, dit Fred.

-Plus que ça! Hume... ça sent le mélange... y a au moins deux fioles de pétées. »

 

Au bout du pont Mirabeau, ça bouchonne, lentement. Un accrochage entre deux voitures a eu lieu 25 minutes auparavant. Une voiture de flics est là pour régler le trafic. Pas pour autre chose. Un des flics les a regardés, machinalement. Aucun n'avait sa ceinture. Il était pas la pour ça. Quand même ces trois là ils ont pas l'air tranquilles. Mais il est pas là pour ça, d'autant que ça bouchonne dans les deux sens maintenant. Quand même. Un signe aux collègues qui aident au constats amiables, puis le flic avance vers le véhicule. Il fait le geste de baisser la vitre s-il-vous-plaît. JASMIN, LILAS.